Les choix politiques
L’administration Clinton avait d�cr�t� en 1997 un moratoire de cinq ans sur les exp�riences de clonage humain financ�es par l’argent public, mais, jusqu’� pr�sent, la loi ne r�glementait pas le secteur priv�.
Le 31 juillet 2001, la Chambre des Repr�sentants a vot� un texte de Loi interdisant le clonage � des fins reproductives et th�rapeutiques dans le secteur priv� comme public.
La " Loi sur l’interdiction du clonage humain" (Human Cloning Prohibition Act) pr�voit d’interdire toute cr�ation d’un embryon humain � des fins reproductives (clonage reproductif) mais �galement pour la recherche m�dicale (clonage th�rapeutique). Le texte pr�voit �galement une peine de 10 ans d’emprisonnement et une amende d’au moins 1 million de dollars.
Cependant, face � ce texte tr�s restrictif, le 9 ao�t 2001, le Pr�sident Georges W. Bush a d�cid� d’autoriser un financement f�d�ral limit� des recherches sur les lign�es des seules cellules souches existantes � cette �poque, sachant que ces cellules sont obtenues � partir d’embryons surnum�raires dont les parents ont fait don � la science.
" Oppos� � l’avortement, George W. Bush exclut d’aider la cr�ation de nouvelles lign�es de cellules, car cela supposerait la destruction de nouveaux embryons. Pour ce qui est des lign�es existantes (une soixantaine dans le monde), " la d�cision sur la vie ou la mort des embryons a d�j� �t� prise ", a argu� le Pr�sident pour justifier sa position." J’ai pris cette d�cision avec un grand soin, et je prie pour que ce soit la bonne", a-t-il conclu ".
Pourtant, en novembre 2001, une soci�t� am�ricaine, Advanced Cell Technology Inc., a annonc� qu’elle avait r�alis� le premier clonage d’embryon humain � des fins th�rapeutiques dans le but de traiter des maladies incurables, tout en pr�cisant qu’elle s’interdisait tout clonage � des fins reproductives
Au printemps 2002, Bush se disait oppos� � tout forme de clonage, th�rapeutique comme reproductif, suite � l’annonce du m�decin italien Antinori affirmant avoir clon� trois embryons humains en cours de grossesse.
La l�gislation am�ricaine sur le clonage est alors bloqu�e en avril 2002. La Chambre des Repr�sentant �tant majoritairement compos�e de r�publicains souhaite interdire toute forme de clonage, alors que le S�nat, � majorit� d�mocrate, est tr�s sensible aux revendications des chercheurs et scientifiques, et voudrait autoriser le clonage aux seules fins m�dicales.
Les revendications scientifiques
Le clonage a de nombreux avantages : il pr�sente l’int�r�t de perdurer certaines races animales et v�g�tales en voie de disparition, de produire des prot�ines ou des m�dicaments ou encore de permettre le renouvellement des cellules malades. C’est pourquoi les biologistes souhaitent pouvoir continuer la recherche sur le clonage dit th�rapeutique, dont l’unique but est de produire en s�rie des embryons pour en extraire des cellules souches. Cette m�thode th�rapeutique permettrait aux scientifiques d’approfondir leurs travaux pour trouver rapidement des solutions m�dicales aux maladies incurables et aux rejets d’organes greff�s. La technique de clonage th�rapeutique permettrait de cr�er un embryon de la personne malade afin de parvenir � une correspondance g�n�tique parfaite, ce qui a l’avantage d’�viter tout rejet de greffe.
Il faut savoir que cette technique du clonage dit th�rapeutique d�truit l’embryon � un stade pr�coce de son d�veloppement, de mani�re � ne pas le transf�rer in utero et �viter ainsi le clonage reproductif.
En outre, le fait d’interdire le clonage th�rapeutique aux Etats-Unis inqui�te bon nombre de d�put�s et scientifiques qui sont conscients que la recherche progresse in�luctablement, et craignent que cette interdiction rel�gue le pays au second plan de la recherche m�dicale, fait auquel aucun am�ricain, scientifique ou non, ne peut se r�soudre.
Concernant le clonage reproductif, qui consiste � " cr�er " un �tre humain en laboratoire, de nombreux sp�cialistes am�ricains du clonage animal se r�voltent contre les �quipes travaillant sur le clonage humain. En effet, ils savent parfaitement que les tentatives de clonage d’un �tre humain sont, non seulement pour la plupart vou�es � l’�chec, mais surtout irresponsables et immorales, puisque un grand nombre des clones avort�s et m�me n�s font encore l’objet de malformations cong�nitales. En effet, de grands biologistes expliquent qu’une quantit� importante de clones pr�sentent des difformit�s physiques, d�ficiences du syst�me immunitaire, vieillissement pr�matur�...
L’Ecossais Ian Wilmut, le cr�ateur de la brebis Dolly a rappel� que la technique du clonage qu’il a lui-m�me men�e sur diff�rentes esp�ces animales est encore pr�caire. Pour obtenir Dolly, il a fallu 277 exp�riences, ce qui �quivaut � 276 �checs. Par ailleurs, le 14 f�vrier dernier, il a d�cid� d’ " euthanasier " le premier mammif�re n� par clonage en 1996. La brebis pr�sentait depuis quelques temps d�j� des signes de vieillissement pr�matur�, apparemment dus � l’age des cellules utilis�es pour la cloner.
Il faut esp�rer que non, d’autant plus que la Soci�t� Clonaid a annonc� le 26 d�cembre 2002 la naissance du premier b�b� clone : Eve. N�anmoins, la soci�t� n’a toujours pas apporter la preuve qu’il s’agisse vraiment d’un clone, et la Food & Drug Administration a d�cid� au lendemain de l’annonce cette naissance, d’ouvrir une enqu�te pour savoir o�, comment, quand et dans quelles circonstances la Soci�t� Clonaid aurait " cr�� " ce b�b� clone. En attendant des preuves, les am�ricains restent sceptiques quant � la v�racit� des dires de Brigitte Boisselier, la pr�sidente de la Soci�t� Clonaid.
Les objections populaires
Le public am�ricain dans son ensemble, y compris les minorit�s catholiques, est favorable au clonage th�rapeutique. En effet, il ne faut pas oublier qu’aux Etats-Unis, les recherches m�dicales � partir de l’embryon humain ont fait na�tre beaucoup d’espoir dans l’esprit des malades et de leurs familles.
Pour autant, les am�ricains sont aussi fascin�s par le clonage. Le 21 d�cembre 2001, une �quipe am�ricaine a r�ussi le clonage d’un chat domestique et, selon le Wall Street Journal, la recherche sur le clonage des chats et d’autres animaux domestiques est financ�e � hauteur de plus de 3,5 millions de dollars par un financier am�ricain �g� de 81 ans, fondateur de l’Universit� priv� de Pho�nix.
La Humane Society of the United State, organisme de protection des animaux a r�agi vivement au clonage des animaux domestiques craignant une v�ritable surpopulation. Les chercheurs ajoutent qu’il leur a fallu implanter 87 embryons dans huit chattes porteuses pour obtenir un clone viable. Il faut savoir qu’une centaine de propri�taires d’animaux domestiques ont sauvegard� l’ADN de leur compagnon dans l’attente que la science les fasse " rena�tre ", sachant que les biologistes am�ricains rel�vent que les animaux qui pourraient faire l’objet d’un clonage reproductif ne sera qu’une copie g�n�tique et non pas une r�surrection de l’ancien animal.
L’�tat actuel de la l�gislation am�ricaine sur le clonage
Aujourd’hui, la l�gislation am�ricaine distingue les recherches qui peuvent b�n�ficier de financement publics de celles qui ne peuvent pas. En d’autres termes, le Pr�sident Bush va financer les cellules souches, mais il limite l’aide publique � la recherche sur les embryons d�j� morts. Certains journalistes y voient un r�el compromis du Pr�sident entre ses promesses �lectorales et l’avenir des Etats-Unis.
Enfin depuis janvier 2003, les Etats-Unis commercialisent des aliments d’origine animale, issus de la technique du clonage depuis janvier 2003.
D’apr�s les experts am�ricains, le lait et les viandes des animaux clon�s sont compl�tement consommables et ne r�v�le aucun danger pour le consommateur. N�anmoins, les scientifiques s’interrogent encore sur le patrimoine g�n�tique des poissons et insectes.
En effet, les chercheurs redoutent que les clones ne donnent naissance � de nouvelles vari�t�s animales, bouleversant ainsi la cha�ne alimentaire, et de fait tout le syst�me �cologique. D’autres experts estiment que les clones doivent �tre consid�r�s en tout point comme de nouveaux animaux. La plupart des chercheurs am�ricains s’accordent � dire que le clonage est une technique g�n�tiquement neutre, et qu’ainsi la composition et la structure des tissus animale n’est en aucun cas modifi�e.