AVOCATS-PUBLISHING.COM
Cabinet d'Avocats
11, rue Fénelon - 75010 Paris | Tél.: 01 53 40 91 90
Accueil > Droits d’auteur - Propri�t� intellectuelle > Droit des marques
DROIT & MARQUES DE LUXE
Le Droit des marques et la mondialisation
Les affaires Levi’s et Davidoff
Publié le novembre 2001
Par Tessa Travassac
Même rubrique
La marque REGINE affaiblie par 3615 REGINE
PARFUMERIE : concurrence et distribution
MCNE
Droit des marques et noms de domaine
Quand PETA monte sur les podiums de la mode
Le Grand Public et les marques de Luxe
La marque et la libert� d’expression : un rire amer ?
TATI c/THATY
Positionnement et Statistiques Gratuites

Les soci�t�s Levi-Strauss sont titulaires des marques "Levi’s" et "501 " enregistr�es au Royaume-Uni, pour des jeans. Costco et Tesco, num�ro un de la distribution britannique, se sont procur�s des jeans Levi’s 501, authentiques, aupr�s de fournisseurs qui les importaient dans la Communaut� � partir de pays hors espace �conomique europ�en (EEE) et les ont vendus au Royaume-Uni. De son c�t�, Zino Davidoff est titulaire de deux marques "Cool Water" et "Davidoff Cool Water", enregistr�es au Royaume-Uni pour des produits de toilette et de cosm�tiques. la soci�t� A & G Imports a acquis des stocks de ces produits, initialement mis sur le march� � Singapour par Davidoff ou avec son consentement, et les a propos� � la vente dans la Communaut� europ�enne (en l’esp�ce au Royaume-Uni).

Davidoff et Levi-Strauss ont introduit un recours devant la High Court of Justice de Londres, au motif que l’importation et la vente de leurs produits dans la Communaut� par Costco, Tesco et A & G Imports constituaient une violation des droits qu’elles tiraient de l’enregistrement de leurs marques.

Costco, Tesco et A & G Imports ont fait valoir qu’il s’agissait d’une situation d’�puisement des droits conf�r�s par la marque. Ce principe de l’�puisement figure dans la directive sur les marques (89/104/CEE) et interdit au titulaire de la marque d’invoquer le droit exclusif qu’il tire de cette marque lorsque les produits qui en sont rev�tus ont �t� mis en vente dans la Communaut� par le titulaire ou avec son consentement. Ce principe ne s’applique pas lorsque des motifs l�gitimes justifient que le titulaire s’oppose � la commercialisation ult�rieure des produits. Les questions pos�es par la High Court of justice � la Cour de justice des Communaut�s europ�ennes visaient donc les conditions de cet �puisement, � savoir, la notion de "consentement" ainsi que l’interpr�tation de la notion de "motifs l�gitimes".

La Cour de Justice europ�enne a tranch� en faveur de Levi Strauss et de Davidoff, en consid�rant que les d�fenderesses d�rogeaient aux r�gles europ�ennes en important des produits � moindre co�t en provenance d’un pays non-membre de l’union europ�enne sans passer par les agents exclusifs de Levi’s et Davidoff au Royaume Uni. La Cour exigeant que pour qu’une telle pratique soit licite elle doit �tre explicitement autoris�e par le propri�taire de la marque, un simple silence ne valant pas approbation. Cette situation fait r�agir le Bureau europ�en des Unions de Consommateurs (BEUC) de Bruxelles. Selon cette organisation, les fabricants am�ricains peuvent ainsi vendre dans l’union europ�enne � un prix surfait et emp�cher les d�taillants de l’UE d’acheter les m�mes produits directement sur le march� am�ricain, o� ils sont beaucoup moins chers. Ils en tirent les cons�quences suivantes :

-  le consommateur europ�en paie plus cher dans l’UE et les propri�taires de marques engrangent des b�n�fices plus importants dans l’UE.

-  les marques sont utilis�es pour limiter la concurrence et segmenter les march�s ce pourquoi elles ne sont pas con�ues.

-  les consommateurs sont priv�s d’un des avantages promis de la mondialisation.

Sans entrer dans le d�bat, on peut n�anmoins faire remarquer que cette question m�lang�e du droit des marques et de la concurrence dans l’espace �conomique europ�en est loin d’�tre d�finitivement tranch�e avec le d�veloppement, certes encore discret, pour les marques, mais in�luctable, du commerce en ligne...

Auteur
image1
Tessa Travassac
Juriste
Post-Scriptum

Sources : les Echos - le site de consommateurs www.beuc.org - le site de la cour de justice europ�enne.

Retour au haut de page

Retour au sommaire