AVOCATS-PUBLISHING.COM
Cabinet d'Avocats
11, rue Fénelon - 75010 Paris | Tél.: 01 53 40 91 90
Accueil > Les Docs Avocats-Publishing > SOCIETE
image1
CONSTITUTION EUROPENNE
Quelques bonnes raisons de dire OUI � la CONSTITUTION
texte �tabli par "JURISTES POUR L’ EUROPE"
Publié le mardi 19 avril 2005
Même rubrique
L’Euthanasie et la loi
D.P. SCHREBER contre Minist�re Public
LA RESIDENCE ALTERNEE A L’EPREUVE DU CONFLIT PARENTAL
Les Femmes, la Parit� et la Loi
La simplification des proc�dures de divorces
Le droit � laisser mourir
Le Code civil des Fran�ais (1804)
Lutter contre les violences au sein du couple
LE CODE CIVIL DES FRAN�AIS (1804-2004)
Positionnement et Statistiques Gratuites

JURISTES POUR L’ EUROPE : Quelques bonnes raisons de dire OUI � la CONSTITUTION

Le texte qui nous est propos� n’est pas un projet du pr�sident de la R�publique ou du gouvernement. Il s’agit d’un trait�, c’est-�-dire d’un accord international conclu entre 25 Etats europ�ens dont la France. Comme tout accord n�goci�, il est le fruit d’un compromis dans lequel personne ne peut trouver tout ce qu’il aurait souhait� ; chacun a d� faire un pas vers chacun de ses partenaires.

C’est � cet accord � 25 Etats, et non � quelque responsable politique que ce soit, que les signataires de ce texte apportent leur soutien et engagent � dire OUI.

Ce qui est en jeu, le 29 mai 2005, ce n’est donc pas telle loi, telle directive, tel gouvernement, mais la construction europ�enne elle-m�me, dans sa port�e historique : « L �Europe n’a pas �t� faite, nous avons eu la guerre... » d�clarait Robert Schuman, � Paris, le 9 mai 1950.

Et il proposait, du m�me coup, de poser la premi�re pierre d’un �difice commun aux anciens bellig�rants et qui devait rendre impensable une nouvelle guerre entre eux.

« L’Europe ne se fera pas d’un coup », ajoutait-il.

L’Europe a �t� ainsi faite, pas � pas, suivant une s�rie de trait�s successifs : CECA(1951) ; Communaut� �conomique europ�enne (1957) fondatrice du March� commun ; Union europ�enne, depuis le trait� de Maastricht (1992) r�vis� par les trait�s d’Amsterdam (1997) et de Nice (2000) tandis que le nombre de ses Etats membres est pass� de 6 � 9 puis 10, 12, 15 ; � 25 depuis mai 2004. Il fallait adapter les institutions communes � cette configuration nouvelle, ce que, de l’avis de tous, le trait� de Nice ne fait pas de mani�re satisfaisante.

Au terme de deux ans de n�gociations, dans une transparence inaccoutum�e, les 25 Etats membres se sont accord�s sur le texte qu’ils proposent aux peuples d’Europe sous le nom de Constitution.

Ce nouveau trait� rend possible la poursuite d’une entreprise historique sans pr�c�dent, et donc sans mod�le de r�f�rence. Le texte ne manque pas de m�rites :

1- Sous le nom de constitution, ce trait� affirme un principe d’unit� dans la construction europ�enne que l’accumulation et la superposition des trait�s avaient progressivement compromise. La Constitution est tout d’abord une fusion des trait�s ant�rieurs dans un document unique que chacun peut avoir entre les mains.

2 - Le syst�me europ�en devient plus intelligible : la structure complexe, obscure, en trois piliers, telle qu’elle a �t� dessin�e � Maastricht en1992 (1- March� commun ; 2- Politique �trang�re et de s�curit� commune ; 3- Justice et affaire int�rieures) dispara�t au profit d’un dispositif institutionnel unique.

3 - L’unit� institutionnelle retrouv�e donne plus de puissance � l’Union europ�enne, ce qui est capital, dans un contexte de mondialisation acc�l�r�e, pour les nations qui la composent. Elle devient un acteur international juridiquement capable d’intervenir non seulement dans le domaine traditionnel du commerce international, ce que faisait la Communaut�, mais aussi dans les autres domaines de la politique �trang�re et de la d�fense ainsi que dans la coop�ration au d�veloppement et l’aide humanitaire o� l’action commune est pr�f�rable aux pratiques unilat�rales . Elle peut �galement agir plus efficacement dans la lutte contre la criminalit� internationale : terrorisme, criminalit� d’affaire, trafics d’armes, de drogue, d’�tres humains ; agressions contre l’environnement . Avec cette constitution, l’Europe politique commence.

4 - La constitution organise un syst�me de pouvoir plus simple et plus efficace : la d�finition des comp�tences respectives de l’Union et des Etats membres permet de mieux savoir qui fait quoi (art. I-11 � I-18) ; le syst�me de calcul de la majorit� qualifi�e au sein du Conseil des Ministres est devenu simple et raisonnable (art. I-25)

5 - Un progr�s remarquable est r�alis� dans le domaine du respect du droit : les d�cisions de toutes les institutions, y compris le Conseil europ�en, jusqu’alors irresponsable, peuvent �tre soumises au contr�le de la Cour de Justice (art. III-367-371).

6- Le fonctionnement des institutions est plus d�mocratique. Le Parlement europ�en re�oit un pouvoir l�gislatif plus �tendu et un pouvoir budg�taire renforc�. Les parlements nationaux se voient garantir un pouvoir de contr�le et d’intervention accru .

7 - La d�mocratie participative est assur�e par un large droit d’acc�s des citoyens aux documents et aux d�lib�rations et par l’instauration du dialogue avec les associations de la soci�t� civile (art.I-47) et avec les partenaires sociaux (art. I.48). En outre, une initiative populaire d’un million de citoyens de plusieurs Etats membres peut amorcer le processus l�gislatif (art.I-47).

8 - Les droits des citoyens europ�ens sont consid�rablement �toff�s : La Charte des droits fondamentaux (2° partie) est int�gr�e dans la Constitution ; elle comporte pr�s de 50 articles qui d�finissent de mani�re substantielle les droits civils et politiques, les droits sociaux (que les trait�s ant�rieurs n’abordaient pas directement) ; les citoyens peuvent se pr�valoir de ces droits devant un juge ; ils ont �galement la facult� de saisir un m�diateur face aux �ventuels abus administratifs des institutions de l’Union.

9 - Au sein des dispositions de caract�re �conomique, purement et simplement reconduites dans les termes o� elles ont �t� �nonc�es en 1957 (en particulier pour tout ce qui concerne la libre circulation et le contr�le de la concurrence), figure une r�f�rence expresse � la valeur fondamentale que l’Union attache aux services publics et � l’accomplissement de leurs missions constitutives de son mod�le social (art. III-122). La r�f�rence � une « ï¿½conomie sociale de march� », avec des objectifs de plein emploi, de protection sociale �lev�e, de lutte contre l’exclusion et de solidarit� constitue une �volution positive par rapport aux textes ant�rieurs, ce qui a d�termin� l’approbation de la conf�d�ration europ�enne des syndicats (CES) � la constitution.

10- Une constitution n’�tant pas de marbre, ce syst�me n’est pas fig� : il pr�voit deux proc�dures de r�vision, l’une, ordinaire (art.IV-444), l’autre simplifi�e (art.IV-445) ; il �largit la possibilit� pour certains Etats d’�tablir entre eux une coop�ration renforc�e (art.I-44 ; III-416 � 423).

Le rejet par la France, pays fondateur, de ce projet de constitution ne constituerait pas seulement un refus du progr�s qu’elle repr�sente par rapport au trait� de Nice mais, en substance, un rejet de tous les trait�s ant�rieurs depuis le trait� de Rome puisque ces trait�s sont incorpor�s dans le texte. Ce serait, dans le fond, un non � l’Europe.

Les signataires du texte ci-dessus, juristes de formation et de profession, ont des sensibilit�s politiques diverses. Ils ont en commun l’espoir que la construction europ�enne, l’invention politique la plus neuve, la plus intelligente de l’apr�s-guerre, va se poursuivre. Cette constitution n’est pas la fin de l’histoire ; elle est une �tape sur un chemin qui doit rester ouvert aux g�n�rations futures.

Alors, tr�s fermement : OUI � la CONSTITUTION

Post-Scriptum

Le 14 avril 2005

Chers amis,

Commen�ons par nous f�liciter, collectivement et r�ciproquement, d’�tre parvenus, en une semaine, � nous retrouver � plus de cent au bas de cette p�tition pour soutenir le projet de constitution et appeler les citoyens fran�ais � voter oui (plus de 200 depuis le 16 avril). L’accueil fait � cette p�tition qui r�unit des avocats, des chercheurs, des magistrats, des universitaires , sp�cialistes dans diverses branches du droit, t�moigne d’une volont� commune de r�agir face au climat d�l�t�re qui marque la campagne du referendum et de ne pas laisser sans r�ponse certaines argumentations particuli�rement vici�es.

Que faire maintenant ?

Comme il n’existe aucune organisation, aucune association � l’origine de ce texte, qu’il n’y a donc aucun comit� central, aucun comit� directeur mais une initiative, disons, de citoyens ayant en partage leur formation juridique et leur d�sir de voir se poursuivre la construction europ�enne, il n’y a donc aucune consigne, aucune « directive » � vous adresser.

Tout au plus est-il possible de faire quelques suggestions :

-  Continuer de diffuser la p�tition et de recueillir des signatures. On peut envisager de poursuivre cette collecte jusqu’au terme de la campagne. Il est facile d’actualiser la liste au fur et � mesure ; le nombre, la vari�t� des sp�cialit�s auront leur poids. Il peut �tre judicieux, ici ou l�, de diffuser la liste des signataires, en tout ou partie, en mettant en �vidence les signatures locales.

-  Diffuser de toutes les fa�ons (courriel, fax, photocopie) en dehors du cercle des juristes bien �videmment ; ce que nous faisons l� est destin� � tout le monde. Ne pas n�gliger tous les cercles de nos relations, famille, amis, coll�gues et confr�res, connaissances, qui eux-m�mes transmettront ; cet encha�nement de messages par courriel est tr�s efficace comme nous venons de l’exp�rimenter. Du c�t� du « non », certaines organisations ont pris de l’avance ; elles inondent avec efficacit�.
-  La p�tition peut �tre tir�e sous forme de tract, avec des signatures, et distribu�e, affich�e ainsi qu’il vous semblera possible.
-  Transmettre le texte et les signatures aux organes de presse nationaux et locaux de toutes natures (journaux, radios, t�l�visions) ; �galement aux associations de toutes sortes susceptibles d’�tre int�ress�es (des contacts d�j� pris sont prometteurs) , organisations ou toutes formations, y compris les formations politiques, les �lus, notamment les parlementaires favorables au oui, qui pourront faire �tat de cette p�tition des juristes pour l’Europe. Chacun peut le faire selon ses choix.
-  Organiser localement des r�unions des signataires pour r�fl�chir aux diff�rentes formes d’interventions possibles ; l� encore, selon l’inclination ou le temp�rament de chacun, participer � des r�unions d’information, de d�bat.
-  Elargir le soutien � la p�tition en r�pondant � la question pos�e � l’un d’entre nous : comment des non-juristes pourraient-ils exprimer leur soutien � la p�tition des juristes pour l’Europe ? En-de�� et par-del� ces quelques suggestions, l’encouragement � poursuivre. Le jeu est serr�. C’est bien que nous nous y engagions.

Avec nos tr�s cordiales salutations � toutes et � tous.

JURISTES POUR L’EUROPE

Vous pouvez nous contacter aux adresses suivantes :
Marie-Jeanne CAMPANA [email protected]
Arlette HEYMANN-DOAT heimann.doat@ wanadoo.fr Rafa�lle MAISON [email protected]
Rostane MEHDI rostane.mehdi@ wanadoo.fr
G�rard SOULIER [email protected]
[email protected]

Retour au haut de page

Retour au sommaire