Alors que les fans de la s�rie de Georges Lucas se ruent dans les salles de cin�ma depuis la mi-mai, deux annonces successives relatives au clonage humain en date des 21 et 27 mai 2002, quasiment ignor�es des m�dias nationaux, donnent un petit aper�u de l’�tat d’avancement de la recherche scientifique sur ce sujet terrifiant mais n�anmoins passionnant du clonage.
Le 21 mai dernier, le gyn�cologue italien qui a r�ussi l’exploit scientifique de f�conder et d’accoucher des femmes m�nopaus�es de plus de 60 ans, a annonc� que 3 femmes �taient actuellement enceintes de clones humains. Selon la d�p�che AFP, 2 de ces femmes seraient ressortissantes de r�publiques de l’ancienne URSS, la troisi�me d’un pays islamiste.
Dans sa chronique de l’hebdomadaire L’Express de d�but juin, intitul� " L’homme pirat� ", Jacques Attali fait remarquer que nous sommes prompts � d�fendre les cr�ations intellectuelles et industrielles contre le piratage et incapables de s’accorder quant � la protection de l’homme contre les d�rives du clonage.
On peut objecter � cette r�flexion qui a l’int�r�t de relier l’homme � ses cr�ations que les lois de protection contre le piratage et le plagiat sont r�centes dans l’histoire humaine. Et dans l’histoire du droit tout court.
Dans son trait� de propri�t� litt�raire et artistique le Professeur Andr� Lucas note " qu’au Moyen �ge, les copistes des abbayes s’accordaient de l’anonymat avant tout pr�occup�s de prolonger le travail des anciens ". � cette �poque, il n’y a de cr�ation que divine.
Andr� Lucas rappelle �galement l’origine du mot auteur : augere = augmenter. Et livre ces vers d’un po�te, � celui qui les lui a emprunt�s : " Tiens-tu � ce qu’on les dise de toi, ach�te les, ils ne m’appartiendront plus ".
De m�me, �galement cit� par Andr� Lucas, Boileau (1636 - 1711) issu d’une longue lign�e de juristes et lui-m�me avocat avant de devenir auteur � part enti�re �crivit un �pigramme comparable : " On dit que l’abb� Roquette pr�che les sermons d’autrui. Moi qui sais qu’il les ach�te je soutiens qu’ils sont � lui " L’ironie visant � montrer l’incapacit� r�elle de l’acquisition de la qualit� d’auteur ".
Il faudra donc attendre 1791 et la R�volution fran�aise pour voir na�tre les premi�res lois de protection des droits des auteurs.
S’agissant du clonage humain, comme de tout autre sujet entrant dans le champ de protection du droit, aucune solution juridique, aucune loi n’est �vidente par avance, et l’on voit bien aujourd’hui, que les moyens d�multipli�s de reproduction, de piratage, de communication imposent aux juristes et au l�gislateur de r�fl�chir sur le sens � donner aux mots auteurs, contrefa�on et d�sormais � celui de... clonage.